Gutturu ‘e Murgulavò

Date
19 mars 2018

Durée
5h

Type de sortie
Classique
Département
Etranger (E)

Massif


Commune
Baumei

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
On m’avait prévenu, les noms des grottes sardes sont un peu difficiles pour les non initiés. C’est pourquoi on s’est orienté vers un nom facile : Gutturu ‘e Murgulavò.

On commence par une approche sur une piste relativement facile, mais qui laisse perplexe, car tous les cailloux que l’on voit sont en granite, pas en calcaire. On continu quand même, car en Sardaigne il est courant de rencontrer du calcaire, de la dolomie, du granite, du basalte dans un joyeux mixte géologique qui doit faire le bonheur des géologues locaux (et des canyoneurs, et des spéléos aussi). Bref, la piste est assez simple, nous dépassons un ou deux passages un peu scabreux, et devons faire demi-tour devant un seuil infranchissable. On se gare, il reste au grand max 300m à pied à faire, la marche d’approche sera aisée.

La grotte s’ouvre dans le flan d’un coteau, un peu au dessus d’une fontaine. Un petit puits, un autre, un bref passage dans une diaclase et un dernier puits et la grotte s’agrandit un peu. Un passage dans une trémie et on rejoint un actif un peu maigrichon. C’est là que le cœur de tout bon spéléo bat un peu la chamade : il y a un truc qui cloche !

Un point sur la situation permet de circonvenir le problème à l'aide la règle des 4C (invention personnelle, ne pas confondre avec les 3C… les connaisseurs comprendront) :
concrétionnement : ok
cours d’eau : ok
courant d’air : ok
carbonatée (roche) : niente ! Ma che cazzo !!

La roche est grise blanche, avec des gros grains noirs… c’est pas du tout une roche carbonatée, mais un bon vieux granite ! On se croirait en Bretagne ! C’est le « secret » de cette grotte : elle se développe en (grande) partie dans le granite, qui, non seulement en compose le sol (ce qui se fait en Sardaigne, la couche calcaire reposant sur le socle granitique), mais aussi les côtés (ok, admettons, l’érosion aurait creusé le granite, ça peut se comprendre), et en certains endroits le plafond !!! (là, on en est babas…).

Nous voilà dans une des rares grottes du monde (de l’univers !!) qui se développe dans le granite.

Une fois notre émoi passé, on progresse dans des salles majestueusement concrétionnées, entrecoupées de passages étroits. Nous nous arrêtons au niveau d’un petit lac, n’ayant pas envie de nous allonger dans l’eau de l'actif qui continue son chemin au travers d’un boyaux étroit et humide.

Après la pause repas, nous sortons les flashs pour des séances photo de salles, concrétions, granite, pisolithes, gours, … ne sachant parfois plus où donner de la tête. Au bout de 5h sous terre, nous voilà ressortis, heureux d’être venus là, du granite plein les yeux. Une cavité à recommander.

Sylvain

Participants

Sylvain C. , Sébastien G.

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