Cavottes & Ordons

Date
Du 21 octobre 2017 au 22 octobre 2017

Durée
2 jours

Type de sortie
Initiation
Département
Doubs (25)

Massif
Jura

Commune
Montrond le Chateau

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Premières impressions spéléologiques lors d'un weekend dans la grotte des Cavottes.

La sortie parfaite pour un premier pas dans les entrailles de la Terre. Petit groupe : deux débutants, dont l'un s'est déjà rôdé à flancs de montagnes et l'autre, moi, qui ne connait des grottes que leurs noms, accompagnés par deux vétérans aussi expérimentés que pédagogues. Les compliments en introduction, ça pose des bases solides.

En spéléo, on ne collectionne pas les heures de sommeil. Départ en soirée de Paris pour le Jura, peinardement installé à l'arrière d'un camion. Entre le fromage et la bière, on échange détails et points de vue sur nos vies et celles des autres (la pêche au bar, la triste mort de nombreux plongeurs souterrains, l'acceptation partagée qu'un maquereau, c'est con) pendant que la route défile dans le noir.

Arrivée balbutiante en deuxième moitié de nuit dans le village de Montrond-le-Château. Le "gîte spéléo" s'ouvre à nous et le temps d'une clope suffit pour que je retrouve ce beau monde endormi. Je m'installe dans un concert de ronflements sous la voûte de pierre du dortoir avec l'idée que demain, les photos pendues aux murs de la cuisine, on fait les mêmes en mieux.

Réveil. La première difficulté, en spéléologie, c'est de trouver à manger pour le matin quand les provisions manquent (oui, déjà). La mégapole de Montrond-le-Château ne permet pas, sans connaître les ficelles, de se sustenter à loisir. Le klaxon de l'épicier ambulant hurle depuis la rue voisine, petit déjeuner raté. Que diable ! C'est sans compter sur l'ami Kevin qui me traine jusqu'au village voisin, quelques euros en poche, détrousser l'aimable boulanger de tous ses petits pains. Le ventre plein de temps perdu, on revêt l'habit et le baudrier.

Un autre groupe partage le projet d'une visite de la grotte des Cavottes, que l'on rejoint pour le départ. Quelques habitants tournent le cou devant la vision pittoresque de cette bande de spéléo cheminant dans le cliquetis régulier des mousquetons. La franche camaraderie semble de mise chez nos nouveaux ami(e)s. Ça relaxe avant la descente, quelques bonnes blagues. D’ailleurs, quelle différence entre une chute de deux mètres et une chute de deux-cent mètres ? Dans le premier cas, on entend paf, puis le cri. Dans le deuxième, on entend le cri, puis paf. Je ris jaune (pâle, couleur calcaire).

Arrivée en fin de matinée au départ des Cavottes. Une bouche ouverte de pierre nous avale et je prends mon temps, en aliment difficile à digérer, pour rejoindre la première grande salle. La bile glaiseuse accroche aux bottes et les parois glissent. Mais c'est beau, c'est magnifique, c'est le début. Tout ce fatras de sac et de corde ne fait pour l'instant que peser sans valeur, ça encombre et ça gène le porteur débutant qui prend tout juste conscience du volume de son corps. La paire de fesses qui me devance se propose de m'aider et je dis oui, je dis merci. Délesté, j'avance dans l'obscurité du karst humide, mes bras tâtonnent comme les antennes d'insectes sur un savon de Marseille.

Pour une initiation, on est servis. La descente se poursuit en rampant jusqu'au premier puits. Histoire de bien revivre sa naissance, c'est par un trou de largeur d'épaules que l'on ressort, agrippé à la fine corde de tissu, dans un espace de vide monumental. Les jeunes épeires tremblent-elles en se laissant choir du berceau familial ? Moi oui. Le descendeur surchauffe et m'entraine vers un sol où ceux déjà présents semblent vivants. Cool. Des jambes en coton devraient être moins lourdes à porter pour la remontée...

Tandis que l'on déjeune assis sur des pierres froides, nos faisceaux peignent les murs de lumière et s'arrêtent parfois sur un aspect particulier de l'architecture souterraine. Les secrets révélés de la grotte nous font jacasser comme des poules. Les voix brisent le rythme du goutte-à-goutte. On parle de l'eau, ouvrière de salles millénaires, de failles gigantesques et dont la présence, aujourd'hui, n'est perçue qu'au travers de quelques résurgences faiblardes. C'est pourtant cette eau qui, années après années, a sculpté ce vaste endroit où les miettes de mon sandwich vont sécher pour l'éternité en illustres symboles de la fragilité du vivant. Ça biche.

Gael C.

Dimanche 22 octobre : Les Ordons

Nous partons à pied du gite avec nos collègues du SC Touraine. Après une petite errance dans les bois liée à notre facétieux GPS, nous atteignons l’entrée. Kevin équipe le premier puits sous nos regards vigilants, le SCT le puits suivant. Murphy, toujours farceur - loi de Murphy : « Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal. », voir wiki – éteint la lampe de Jean au sommet du puits (piles HS) et on lui monte la lampe de secours de Jef. La suite est une classique balade tranquille où on fait des photos et on s’émerveille. C’est plus beau que les Cavottes mais plus court.
Retour au gite. Rangement, nettoyage du gite et du matériel. Long retour vers l’Ile de France, avec pause casse-croute. C’est assez inhabituel d’avoir l’impression d’être en classe affaire : à l’arrière du Van de Kevin, on a une tablette et de la place pour étendre ses jambes. Cool ! C’est un van Mercedes ;-)

Jef


Participants

Jean-Francois B. , Jean C.

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