Vous avez dit "changement de programme" ?

Date
Du 08 novembre 2014 au 11 novembre 2014

Durée
4 jours

Type de sortie
Classique
Département
Etranger (E)

Massif
Jura

Commune
Leysin

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Le Chevrier. Voilà des années que nous voulions connaître cette cavité suisse, explorée dans les années 50 et qui fut longtemps la plus profonde de ce pays, avec ses -646 mètres (dépassé en 1966 par le Hölloch). Mais elle se trouve dans les Alpes vaudoises, près du Valais, autant dire inaccessible sur un week-end.

Au programme de cette sortie : le gouffre de Drigas (48). Mais les prévisions météo très maussades sur la Lozère nous poussent à chercher un autre coin où passer le pont du 11 novembre, à peu près à l'abri des gouttes. Et plus on va vers l'est, plus les prévisions sont optimistes.
Donc, la veille du départ, nous changeons notre objectif ! Direction la Suisse.
Reste la délicate question de l'hébergement. Qui sera vraiment réglée à 17 heures le vendredi...

Réveil le samedi sous un soleil radieux à Leysin : nous prenons même le petit-déjeuner dehors, en admirant les crêtes enneigées. Le coin semble magnifique.
Au programme aujourd'hui : l'équipement des puits du Chevrier jusqu'à la jonction avec Grotte froide (-250) puis la traversée Grotte froide - Chevrier.
Quand les puits sont finalement équipés, il fait presque nuit, la piste risque de geler et nous n'avons rien pour dîner avec nous. Pleins de sagesse et de paresse après cette courte nuit, nous décidons de rentrer courageusement au gîte pour bien préparer la journée du dimanche.

Au programme aujourd'hui : on rentre par Grotte froide, on rejoint le Chevrier qu'on visite jusqu'au fond puis on remonte par Chevrier en déséquipant.
Quand on se présente devant le méandre de la Récompense, je le trouve vraiment pas engageant avec un gros kit. Et sans kit non plus, d'ailleurs... Bref, je renonce alors que nous sommes à 30 mètres de l'entrée.
Le groupe se scinde en deux : Philippe et moi poursuivrons l'équipement du Chevrier avec les cordes non utilisées pour la traversée pendant que les trois feront la merveilleuse traversée Grotte froide - Chevrier et nous rejoindront en route vers le fond du Chevrier. Philippe fait un aller retour dans ce fameux méandre pour répartir un peu mieux nos richesses : cordes, amarrages, topographies, eau et nourriture.
Et nous voilà partis vers le fond du Chevrier, avec un seul kit de cordes et bien peu de matériel. Autant dire que la journée est placée sous le signe de la radinerie : en cordes, en amarrages, en cordelettes, en eau, etc.
Nous descendons le plus lentement possible car on n'a pas du tout l'intention de les attendre en restant immobiles. Or nous avons convenu qu'on amorcera notre demi-tour à 16 heures. Donc jusque-là, il faut rester en mouvement vers le fond. Nous croisons trois cordes fixes, vraiment bienvenues car nous équipons plus d’obstacles que prévu. Ça y est : on n'a plus rien comme matériel, on est au sommet du P20 à -400. Et il est 16 heures...
On remonte à un rythme... euh... Allez, j'ose ! suisse. Et nous retrouvons l'équipe au complet à la E4 qui monte vers le réseau fossile. Ils nous racontent toutes les aventures extraordinaires qu'ils ont vécues, les difficultés vaincues, le froid, le mondmilch, le ressaut terrrrrrrible à désescalader, etc. Ils prétendent même que c'est notre flair extraordinaire qui nous a fait renoncer à cette remarquable traversée. Bref, d'un commun accord, on décide de tout poser là et de regagner la surface.

Au programme aujourd'hui : la visite du Chevrier jusqu'au fond et le déséquipement.
Et... Euh.... Comment dire.... C'est ce qu'on a fait !...

Une bien belle cavité, avec des paysages variés et une progression toujours facile. De belles cascades, qu'on n'a pas envie de voir grossir... Une curieuse salle terminale. Quelques fistuleuses noires. Du mondmilch au plafond, d'un blanc éclatant.
Il ne faut cependant pas sous-estimer la difficulté car la profondeur est bien là même s'il y a peu de cordes. Et il y a toutes ces fameuses pentes raides qui nécessitent des cordes en plus ou une grande vigilance. Au final, nos quatre kits sont vraiment lourds, avec tout ce qu'on a amené petit à petit dans la cavité. Mais tout aura servi.

Au programme aujourd'hui : randonnée à Leysin pour Philippe et Delphine et escalade à Yvoir pour les mangeurs de graines.
Allez, encore un petit changement de programme ! Tout le monde reste à Leysin, grimpeurs comme marcheurs. Ce serait dommage de descendre dans la vallée sous les nuages alors qu'il fait un temps exceptionnel ce mardi.

Une bien belle virée même si la visite du Chevrier s'est révélée un peu laborieuse.


Delphine


Pour tout savoir du réseau de la combe du Bryon dont le Chevrier et grotte froide sont deux accès, visitez le site du GSL , qui a publié une monographie incontournable dans sa revue le TROU de 2009 .


Participants

Patrice H. , Laurent J. , Philippe K. , Laura L. , Delphine M.

Commentaires

Commentaire posté par Philippe le 06/12/2014
Si près, si loin

Nous sommes juste de l’autre côté d’une frontière dédouannée. Des deux côtés, on parle français. Et pourtant quel dépaysement…
Pour emprunter l’autoroute, pas de péage : il faut acheter une vignette qui vaut pour l’année. Quel bonheur : 40 euros pour 12 mois ! Evidemment, en l’achetant en novembre, nous n’aurons guère de temps pour la rentabiliser, et en 2015 elle va augmenter… Le problème, c’est de l’acheter quand on arrive en pleine nuit, que toutes les stations essence sont fermées. Il peut en coûter une amende de 200 francs suisses.
Amende encore, de 500 francs cette fois. Si vous jetez un sac d’ordures dans une benne, qui ne serait pas un sac jaune aux armoiries de la commune . Et là, il faut bien avouer qu’on ne savait pas du tout. Heureusement, nous avions lu les inscriptions sur les bennes de collecte et acheté notre sac jaune à une voisine compatissante.
On repense à Astérix chez les Helvètes, paru en… 1970 .
Sous terre, c’est au contraire un aspect « sauvage » qui frappe. Ce méandre de la récompense jamais agrandi plus que nécessaire. Beaucoup d’obstacles où les cordes sont annoncées facultatives. Des amarrages pas trop nombreux. Une spéléo bien moins aseptisée que celle de nos classiques habituelles.
Leysin est un joli village, propre (:o), vivant. Un coup d’oeil sur wikipedia nous apprend que ce fut un haut lieu de traitement de la tuberculose , forcé de se convertir aux sports d’hiver à l’arrivée des antibiotiques .
La montagne est belle, la forêt de toutes les couleurs. Il nous a juste manqué d’admirer le lac tantôt sous les nuages, tantôt dans la brume. Il faudra revenir.