Dent de Crolles sous la neige

Date
08 mars 2013

Durée
7h

Type de sortie
Classique
Département
Isère (38)

Massif
Chartreuse

Commune

Descriptif / Compte-rendu
Compte tenu de la distance à parcourir, nous sommes partis le jeudi soir afin de profiter de trois jours pleins pour explorer le massif de la Chartreuse. Rendez-vous fut donc pris vers 18h30 le jeudi soir au local afin de récupérer du matériel débutant pour certains, la Scurion du club et quelques menus accessoires comme des raquettes. On est parti léger car la cavité est bien équipée et les installations en fixe sont entretenues régulièrement. Au passage, nous croisons l’impressionnant tas de matériel divers, empilé pour la sortie dans le Jura Suisse. À 19h30, c’est le grand départ. Malgré un équipement léger, on a quand même réussi à remplir la voiture de Jean jusqu’au plafond. Le trajet s’est fait sans problème particulier pour une arrivée à 2h du matin, sans se tromper s’il vous plaît.


Vendredi, après un sommeil réparateur, il fait gris et la pluie tombe à grosses gouttes. C’est d’autant plus préoccupant que le torrent qui passe juste sous le gîte et qui paraissait bien tranquille la veille, est en crue. Nous partons vers 13h pour une marche de reconnaissance dans la neige, en raquettes et sous la flotte. Départ du parking en raquettes pour faire la trace jusqu’à l’entrée du Guiers Mort. La première partie de l’ascension se fait sur une piste forestière et la progression est assez aisée, tout ce qu’il faut pour prendre en mains les raquettes, si j’ose dire. Après, ça s’est corsé. On attaque à flanc de montagne en essayant de suivre un balisage un peu farceur. Environ 1h30 après, nous sommes en vue de l’entrée. La neige ne nous a pas permis d’accéder au porche, mais nous constatons néanmoins que l’eau coule pas mal dans l’entrée. Redescente dans l’heure avec des styles très différents pour chacun, certains ont essayé un peu tout pour s’en sortir et ont fini un peu fâchés avec les plans inclinés du même coup. Retour au gite dans la soirée pour constater que le torrent n’a pas dégonflé d’un iota. Nous arrêtons alors la décision de ne pas faire l’actif et la remontée par l’escalier de service au profit de la partie fossile en faisant la boucle par la galerie du Solitaire.


Et samedi départ 11h avec le matos sur le dos. Pause sandwich avant d’attaquer sous un grand soleil par le même chemin que la veille. Bien content d’avoir fait la trace le vendredi, la progression est facilitée. Accessoirement, on connait le chemin cette fois et le record de l’étape est pulvérisé en 1h15. Rentré dans la grotte vers 14h30, en posant une corde pour sécuriser l’accès au porche, le temps de se changer et de s’équiper, un bloc de glace vient s’écraser sur la margelle du porche, à bonne distance toutefois. Visiblement, le redoux s’est installé.


Et c’est parti, les baudards sont ajustés, les acétos remplies, les piles contrôlées et en avant. Nous laissons le début de l’actif à droite pour nous diriger vers le réseau sanguin, la glace est présente partout et une belle colonne nous met dans l’ambiance dans le premier rétrécissement. Dans la salle suivante, nous grimpons l’éboulis sous une belle cascade de glace, éclairée à la Scurion c’est magique. Sous nos pieds, des stalagmites de glaces rendues transparentes par le ruissellement parachèvent le tout. C’est beau mais ça glisse… Prudemment, nous arrivons en haut pour s’engager dans le sanguin. Un quart d’heure de reptation en tous genres et deux passages d’étroitures plus tard, nous pouvons enfin progresser normalement. Quelques dizaines de mètres plus loin, le puits Pierre nous attend. 35 mètres en deux fois, un fractio sur une petite margelle et une déviation pour la technique. L’arrivée sur la tête de puits se fait dans une faille. Il suffit de s’assoir sur la marche et de se déséquiper en faisant abstraction des 35 mètres de gaz en dessous. Reptation sur une quinzaine de mètres pour rejoindre la galerie qui va bien. À partir de là, la marche est rapide jusqu’au puits Isabelle, impressionnant par sa largeur et on n'en voit pas le fond non plus. Passage sur une vire pas bien loin du bord pour confirmer qu’on ne distingue pas vraiment le fond. Nous suivons la galerie principale, les embranchements multiples nous font sortir la topo à plusieurs reprises pour confirmer le chemin. Arrivé à l’embranchement de la galerie du Solitaire, c’est la pause casse-croûte : salade de pâtes, mozza et tomates séchées. Ça fait plutôt bien le travail et nous nous remettons en marche avant d’avoir trop froid. Passage par la trémie Garnier, qui souffle pas mal, faisant dire à Sébastien et Jean que la désob’ du CDS local ne doit pas être loin de sortir. Une petite étroiture plus tard, nous revenons sur le puits Isabelle pour faire la jonction.


Lorianne en tête, nous arrivons sur le puits Pierre, équipement et là ...! Petit moment de flottement car la corde est trop tendue pour installer le descendeur facilement. Nous pensons alors à la corde coincée quelque part sur la paroi, après quelques tentatives pour la dégager les choses rentrent dans l’ordre. Lorianne descend doucement en inspectant la corde pour déceler des traces de frottement et…rien. C’est arrivée sur la margelle, qu’elle constate que la corde en charge se détend en bas et fait une boucle qui a tendance à passer sous une saillie rocheuse, maintenant la corde ainsi tendue (bon à savoir pour la prochaine fois). Dans la foulée, j’installe mon descendeur en S (c’était passé pour Lorianne avec un descendeur neuf alors pourquoi pas moi, hein) Et ce fut long, voire très long, ça ne voulait rien savoir, même sans les mains, ça ne voulait pas bouger d’un poil. Arrivé sur la dév’, déjà bien grincheux, je fais part à Jean de mon intention de passer mon descendeur en alpha sur corde, la poignée déja sortie, pédale engagée. C’est la voix de la raison qui l’emporte finalement et je continue sur ma lancée en ronchonnant de plus belle. Passage du frac’ et descente de la deuxième partie, le descendeur en alpha cette fois sans incident. Retour par le sanguin avec un kit au pied pour voir ce que ça fait et sortie dans la salle des éboulis. La fin est proche. Au retour, nous avons fait quelques mètres sur le chemin de l’actif, le débit était calme, mais en sortie la prudence prime avant tout. Au passage, nous constatons que la vire, pour contourner le cours d’eau en cas de crue, est complètement prise dans la glace.


Retour sous le porche, change bien au frais et rangement du matériel. Redescente sous la lune à la lueur des frontales à partir de 23h, sympa. Retour au gite pour avaler un petit truc avant de sombrer.


Le lendemain, tempête de ciel bleu, la neige a fondu à vue d’œil, le printemps commence à s’installer même si ça reste frisquet. Crêperie à midi en terrasse pour la première fois de l’année ; un petit coup de balai dans le gîte que nous avions pour nous quatre finalement et départ à 15h pour un retour sans trop de problème malgré les frayeurs mécaniques (la voiture de Jean avait un comportement moteur un peu étrange, mais elle nous a ramenés à bon port sans plus de soucis).


Compte tenu de la saison, c'était une bonne sortie, malgré la neige. Cela donne surtout envie d'y retourner pour faire la traversée et explorer davantage cet immense réseau. Le gîte que Delphine P. nous a trouvé était très bien, pas loin de la Dent et plutôt bien adapté pour un usage spéléo, propre, confortable, avec une grande salle commune, doté de lits avec sommiers farceurs mais très bien pour l'usage qu'on en a eu.



LJ


Participants

Lorianne B. , Jean C. , SĂ©bastien G. , Laurent J.

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