Aven Lacas

Date
09 avril 2010

Durée
11 h

Type de sortie
Classique
Département
Lozère (48)

Massif
Causse de Sauveterre

Commune

Descriptif / Compte-rendu
Delphine avait eu l’information par un ami : "il faut absolument aller voir l'aven Lacas". quelques courriels et coups de fil plus tard, elle avait des données concrètes sur la faisabilité et surtout sur l’emplacement de l’aven LACAS.

Un aven connu depuis plusieurs années jusqu’à -180 environ, mais qui sous les assauts répétés de quelques hurluberlus motivés donne maintenant sur un réseau au potentiel gigantesque.

Yannick s’était cassé les dents en repérage la veille (faut dire que les infos étaient pas super précises à ce moment là), c’est donc groupir que nous sommes partis à l’aventure. Enfin, jusqu’à ce qu’Alain arrête sa voiture au bord du chemin chaotique, quelques pierres dépassant, menaçant de rayer le fond de sa voiture jusqu’au toit...

Bref, nous avons fini par trouver l’entrée, bien cachée au fond d’un ravin, sous des blocs monstrueux, avant de faire la pause déjeuner. Deux équipes se constituent pour la descente : Delphine, Philippe (avec son appareil photo) et Christian d’un côté, Alain, Jean, Yannick et Sylvain de l’autre.

La descente jusqu’à la première désob se passe bien, avec des puits vastes et majestueux, qui valent le détour à eux seuls. Au fond, petit passage en méandre qui a été agrandi pour l’explo, puis puits pas très large qui débouche sur l’ancienne fin, une grande salle avec un important dépôt de matière organique, sur plusieurs mètres parfois.

C’est là, au fond du fond que commence le travail de brute ! 70 mètres de « boulevard » creusé à marteau d’homme pour atteindre la suite. C’est confortable pour une désob, mais tirer un kit là dedans n’est pas non plus un grand plaisir.

C’est après ce passage que tout devient grandiose. A commencer par le P50 de bien 10 m de diamètre, puis un passage chiant où il faut trouver son chemin dans un méandre, et on atteint le collecteur tant attendu.

La première équipe est partie vers l’amont, nous partirons vers l’aval. C’est magnifique ! D’une part, le paysage est beau, mais aussi « neuf » car pas encore parcouru de fond en comble par des générations de spéléo. Au fur à mesure que l’on descend, le collecteur s’agrandit, se dote de puits, de concrétions, de zones sableuses, d’anté-stalagmites... avant de finir par un puits où l’on entend la rivière gronder 10 m plus bas. La corde se finit sur un monopoint qui ne descend pas jusqu’en bas, et je ne m’aventure pas plus loin, là où le sol craque encore sous le pied, où le méandre ne semble pas encore avoir été parcouru, là où notre « indic » nous a conseillé de rebrousser chemin (notre deuxième groupe ira un peu plus loin, mais sans voir de choses plus jolies qu’avant).

Retour vers l’amont où nous croisons nos acolytes au point d’entrée dans le collecteur. Nous échangeons nos points de vue et chacun repart.

A notre tour de remonter le collecteur, et autant dire que c’est la zone qui dépote le plus. Des concrétions blanches à couper le souffle dévalent les parois, notamment à un endroit où il faut malheureusement s’enfiler dans un petit tuyau boueux pour continuer, ce qui a pour effet de maculer d’argile les jolies concrétions... Heureusement, les personnes faisant l’explo ont penser à mettre un seau avec une brosse pour nettoyer après notre passage, mais force est de constater que les coulées stalagmitiques ne sont plus aussi blanches qu’elles ont dû l’être auparavant. Et ça continue, et ça continue, le collecteur est parfois interrompu par l’apparition de puits remontants gigantesques, bien dans les 50 mètres de hauteur, certainement pas encore explorés, l’entrée vers des continuations sans fin, gageons-le !

Nous arrivons enfin au « terme » de notre remontée sur une zone plus étroite, que nos compagnons nous ont conseillé de ne pas remonter encore, donnant sur « rien », c'est-à-dire sur une zone d’exploration encore, où pendent des combi néoprènes devant un boyau à moitié noyé où il faut s’enfiler en rampant, et qui donnerait sur un collecteur encore plus grand !!! Cette cavité est dantesque...

Au retour, nous en profiterons pour admirer quelques perles des cavernes, raretés qui ont tendance à disparaître avec l’augmentation de la fréquentation des cavités. Même si c’est certainement très joli posé sur une armoire ou un bureau, c’est quand même plus magique, encore en place, dans son écrin de calcite.

Nous retrouverons encore une fois nos collègues à la sortie du collecteur, avant l’entame des puits remontants.

Au final, une sortie grandiose, dans une cavité présentant quasi toutes les configurations possibles et imaginables : grands et petits puits, méandre, collecteur, concrétions, et j’en passe !

Un conseil : il faut y aller maintenant, avant que son renom ne soit trop important et que sa fréquentation ait augmenté. Cela dit, c’est déjà une sortie sportive, surtout que ça continue, et qu’il y a certainement encore d’autres merveilles à voir plus loin, plus bas, plus profond...

Sylvain

Participants

Yannick A. , Jean C. , Sylvain C. , Christian D. , Alain G. , Philippe K. , Delphine M.

Commentaires

Commentaire posté par le proprio le 08/03/2017
l aven lacas est dans l Aveyron

Commentaire posté par La chauve-souris le 10/02/2014
Hello,

En tous cas, un grand merci Ă  ceux qui travaillent pour nous permettre de voir toutes ces merveilles. J'aimerais en faire autant, mais chez nous....

Je visite la région prochainement, et pour la première fois. Quelles cavités ne faut-il pas manquer ?

Commentaire posté par jean-Louis Rocher, Alpina,CTDS Aveyron le 21/11/2010
Salut,
merci pour les éloges concernant cette cavité qui est de toute évidence une belle découverte et c'est aussi plaisant de partager une belle prmière alors que d'autres, en d'autres lieux, auraient tendance à plutôt se la réserver et avoir l'exclusivité d'accès. Pour moi pas d'ambiguté sur le sens de votre récit et je sais prendre avec humour, au second degré, les mots "hurluberlus" et "brutes" ! A un de ces jours sur ou sous le causse.
Jean-louis (Caillou)

Commentaire posté par Rigal Christian SC MJC Rodez le 14/11/2010
Pour les huluberlus dont tu parles, il s'agit d'un collectif de spéléos très sensés du lot, de l'aveyron et de la lozère (Alpina, Aragonite caussenarde et SC MJC de Rodez pour l'Aveyron). Sans ces amateurs de recherche spéléo et de désobstruction, tu n'aurais pas accès aux 10 km de galeries de l'aven Lacas ainsi qu'à de nombreuses cavités des Causses (cheminée, patates, tride, Coutal......) ou d'autres massifs karstiques. Un très grand nombre de cavités est découverte ou prolongée suite à des désobstructions importantes. Ce travail que tu qualifies de "brute" est fondamental pour notre activité.
Par ailleurs l'aven Lacas s'ouvre en Aveyron. Tu as aussi dĂ» utiliser nos cordes pour descendre. Tu pourrais en ĂŞtre reconnaissant !