Sortie spitage au Neuvon

Date
Du 30 janvier 2021 au 01 février 2021

Durée
4h - 10h - 6h

Type de sortie
Classique
Département
Côte d'or (21)

Massif
Bassin parisien

Commune
Plombières-lès-Dijon

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
Participants : Arthur P., Carole G., Romane N., Clément N., Dimitri K., Benjamin F. (APARS) et Hélène B. (APARS)

Un reconfinement imminent menaçant a incité Arthur à proposer une sortie au plus vite. Le couvre-feu à 18h nous limitant sur la durée des déplacements et le TPST, l’idée était de poser des jours de congés pour rallonger le week-end de deux jours. C’est en soumettant cette idée à une réunion que nous trouvons le lieu, l’objectif et nos compagnons d’expédition : nous partirons au Neuvon, planter des spits dans une galerie donnant sur un P12 entre la salle du Putsch et le réseau de la Porcelaine pour faciliter le portage d’une hypothétique future exploration en plongée. L’organisation du week-end fut tumultueuse, Arthur a réussi à nous dégoter au dernier moment un appart-hôtel à Dijon.

Le premier convoi, constitué d’Arthur et de votre chère narratrice, part de Veneux-les-Sablons le vendredi matin à 9h. Arrivés directement à la ferme de la Pérouse, je laisse Arthur avec ses kits et ses clacs rejoindre l’entrée du trou, pendant que je retourne garer la voiture au parking adéquat. Je m’équipe à la voiture et parcours d’un pas rapide la marche d’approche d’1,5km pour le rejoindre, pendant qu’il commence à équiper. Telle ne fut pas ma surprise, quand, en arrivant, je le trouve encore dehors ! Il m’explique alors qu’il a du appeler Jef car il n’arrivait pas à ouvrir la trappe et pensait qu’elle était bloquée. Finalement, une petite rotation à 90°, et la trappe s’ouvre sans aucun problème... Ça commence bien ! Arthur s’engouffre aussitôt dans le puits, comme le sandwich dans mon gosier.

La première partie de la descente ne présente aucune difficulté. Tout commence par une échelle... puis par un véritable escalier taillé à même la roche que l’on appelle le toboggan, fruit de longues années de travail de désob qui n’a prit fin que bien plus bas. Le puits qui suit donne directement sur le regard de Benj, toujours aussi chouette avec ses deux trous étroits et lisses et ses parois cristallisées. Une fois en bas de ce P22, dans la salle Tomaths, le décor a quelque peu changé. La dernière fois que je suis descendue, c’était avec Jef et nous avions emprunté la voie historique. Avec Arthur, nous empruntons la voie du CDS et le tout nouveau pont de singe installé par les Dijonnais. Selon l’organisateur de la sortie, le confort du pont de singe est sans commune mesure avec l’ancien rappel guidé, ce changement d’équipement est vraiment une bonne idée !
La descente se fait sans encombre. Quelques pendules par-ci, une vire plein vide par-là, qui ne pose pas de problème particulier grâce aux pédales équipées en fixe. Arrivés en bas vers 15h, nous décidons d’aller faire un mini tour voir les griffades d’ours. Bien que les ayant déjà observées, et même photographiées sous tous les angles, mon penchant scientifique est à nouveau fasciné par ces vestiges paléontologiques. On s’amuse un petit moment à chercher les « polis d’ours », en bas des griffades, c’est à dire des roches un peu plus lisses contre lesquelles les ours venaient se frotter.

Nous entamons la remontée vers 16h. Un problème de pantin l’a rendue très laborieuse pour moi, ce qui m’a rappelé que je me suis trop habituée au luxe de ce petit accessoire ! Le premier puits à remonter me crame complètement, et j’arrive à peine à pousser sur mes cuisses pour franchir la vire plein vide. Finalement, avec l’aide précieuse d’Arthur me précédant, je parviens à rejoindre la surface à 17h30. Le temps de se changer, de ranger, et de rejoindre la voiture, c’est mort pour rentrer avant le couvre-feu... Tant pis.

Pendant que nous étions sous terre, Dimitri, venu en train, s’est tranquillement installé dans notre gîte. Il fut bientôt rejoint par le deuxième convoi, constitué de Clément, de Carole, de Benjamin et d’Hélène, partis à 14h d’Évry. Les messages de Clément ayant attisé notre curiosité, nous découvrons un peu plus tard les chambres dans lesquelles nous dormirons pendant ces deux jours. Notre gîte est plus proche d’un love-hotel que d’un gite spéléo, et la propreté des lieux laisse à désirer...
Nous nous joignons à la joyeuse troupe autour d’une bonne bière, et dégustons avec plaisir les pâtes bolos préparées par Hélène. Et c’est pendant le repas que Clément, je ne sais par quel miracle, arrive à tous nous motiver pour un lever à 5h du matin, pour partir à 6h et profiter un maximum de la cavité avant le couvre-feu. Après nous avoir préparé des sandwichs à l’air délicieux, nous nous couchons avec les poules, vers 22h.

Départ donc samedi matin avant l’aube, après un réveil difficile. La descente des puits équipés la veille est soudainement interrompue par la poignée de Dimitri, qui, lasse de tant d’agitation de bon matin, et probablement frustrée de ne pas avoir pu faire la grasse mat’, a décidé de se faire la malle. Cette maligne est allée se coincer sur un palier inaccessible. Après les efforts infructueux d’Arthur pour l’atteindre avec un pendule, Clément utilise la technique du grappin avec la corde d’intervention, et la fait tomber tout en bas des puits, là où on a pu la récupérer.

Nous arrivons en bas vers 8h du matin. Nous nous séparons alors en deux équipes : la team bourrins, constituée d’Arthur, de Clément et de Benjamin (renommée plus tard l’équipe des présidents), dont l’objectif était d’aller au plus vite aux siphons pour planter les spits, et la team pépouze qui progressera plus tranquillement, constituée de Carole, d’Hélène, de Dimitri et de moi-même. Clément, en partant, nous laisse pour seule consigne : « Si à 12h30 vous n’êtes pas à la salle du Putsch, faites demi-tour et commencez à remonter ». Nous partons alors, direction l’Oasis dans un premier temps. Ayant parcouru cette cavité il n’y a pas longtemps, je me souviens du chemin (assez simple) et m’improvise guide pour la troupe jusqu’à l’Enclume. Le début de la progression est ponctué par quelques petits ressauts et vires que nous franchissons avec brio. Puis, la suite est de l’horizontalité pure, une belle balade cependant, qui nous permet d’admirer le marbrage des couleurs au plafond (du rose/violet, du vert, du noir, c’est assez original !) et de traverser deux ou trois diaclases.
Arrivés à la salle de l’Avalanche, Carole prend le relai pour nous guider parfaitement, à travers la superbe rivière aux parois blanches et lisses, jusqu’à la salle du Putsch. Dans les temps (ou presque...) par rapport aux consignes de Clément, nous décidons de pique-niquer sur place. Nous ne tardons pas à repartir. Le trajet retour est le même, et nous progressons rapidement.
Arrivés en bas des puits, l’autre équipe ne nous ayant pas encore rejoint, nous estimons que nous avons un peu de temps devant nous et je propose aux filles d’aller voir les griffades d’ours et de visiter la salle de la Pérouse, qu’elles n’avaient pas encore vue. L’aller-retour fut rapide, mais laissa le temps à l’autre équipe de nous rejoindre.

--Equipe spitage--
Nous arriverons à la salle du Putsch aux alentours de 11h40 après 1h30 de progression. La galerie à emprunter est assez facile à trouver et après avoir hésité un peu à descendre en désescalade dans la flaque de boues qui ne nous laissait pas beaucoup de visibilité quant à sa profondeur on se retrouve enfin à l’endroit convoité.
On y trouve un point de vire sur plaquette complètement oxydée et deux spits assez récents et en bon état pour être utilisé. On décide donc de mettre 2 points en amont afin de réaliser une belle main courante et de faire une tête de puits propre pour descendre sur le plan incliné glaiseux menant à la dernière verticale. Clément s’occupe du premier spit, en 10 min il est en place. Arthur tente de placer le deuxième sur la paroi opposée ça semble aller jusqu’à ce que Clément aka Bourrinator ne vienne s’assurer que le spit est bien expansé et tape de toutes ses forces dessus.
Une fois, rien...
Deux fois, tiens une fissure ?
Trois fois, tiens on a cassé un bout de grotte !
La roche n’a pas tenu, 15min de perdues.
Benjamin s’occupe du troisième (pour finir la tête de main courante. 15min après c’est en place.
Plus qu’à doubler un des spits en place pour faire une belle tête de puits, c’est Clément qui s’en charge dans une position qui nous a semblée plus que confortable.
Arthur descendra jeter un coup d’œil à la suite sur le plan incliné, il faudra revenir pour poser 2 points supplémentaires afin de descendre la dernière verticale en toute sécurité mais l’heure tourne et si on veut avoir une chance d’être rentrés dans les temps il faut faire demi-tour. Tant pis pour la séance photo, Arthur aura porté ses 3,5kg de matos photo seulement pour le sport !
-- Fin Ă©quipe spitage--

Pour la remontée, Benjamin ouvre la marche, suivi par Dimitri, puis par moi-même. Comme hier, j’éprouve des difficultés à la remontée. Mais cette fois-ci ce n’est pas le pantin, j’enchaîne les erreurs de manips et mon baudrier me fait une petite frayeur (mais en fait c’était rien...). Je me rassure en voyant Hélène exécuter la même erreur que moi, c’est à dire se retrouver emmêlée avec la corde après un passage de frac. Pas de soucis, dans ce cas, on se longe, on se décrolle, et on se démêle !


Avec ces contretemps, toute la troupe arrive sous le cabanon un peu après l’heure du début du couvre-feu. Encore raté ! Une purée de pois nous attend à la surface, on ne voit pas à cinq mètres. Benjamin et moi, qui sommes partis chercher les véhicules, avons dû sortir nos GPS respectifs pour ne pas nous perdre dans le brouillard. Un message cinglant du propriétaire de l’appart-hôtel nous informe qu’un des résidents s’était plaint du bruit que nous avions fait hier. Pas possible, nous étions au lit à 22h ! Nous rentrons sans encombre au gîte, où nous prenons nos douches, l’apéro et nous engloutissons l’excellente croziflette préparée par Clément. Dodo bien mérité, pendant lequel on constate à nos dépends que c’est les voisins qui font la fiesta.

Le lendemain, nous décidons d’aller à la Rochotte. Clément, Hélène et Benjamin ne sont pas des nôtres, ils doivent rentrer à Paris avant le couvre-feu. Au parking devant l’entrée de la Combe-aux-Prêtres, nous nous équipons et congédions nos compagnons d’aventure. Devant le trou, nous croisons Louis, du Spéléo Club de Paris (affilié au CAF), accompagné par deux jeunes recrues en spéléo, qui sont en train de s’exercer aux conversions. Après leur départ, Arthur équipe le puits, Dimitri sur ses talons qu’il attendra à chaque palier. Pas de problème à la descente, mis à part un équipement complexe pour trouver des endroits où la corde ne frotte pas... Et l’humidité des gouttes qui nous tombent dessus. Passés l’étroiture due à la désob, et arrivés au sommet du P51, la cavité devient imposante ! Un beau Y en tête de puits et un beau fractio plein vide rendent la descente savoureuse et impressionnante.
Sachant le niveau d’eau très haut, Arthur suit le conseil de Jef et nous improvise une petite vire en bas du puits qui nous évite d’arriver les pieds dans l’eau. Effectivement, la crue nous empêche d’aller plus loin. Le débit est élevé et la cascade gronde non loin de là. Nous mangeons rapidement au pied du puits, il commence à faire froid ! Carole ouvre la marche pour la remontée, suivie de Dimitri. En attendant, Arthur se blottit sous son poncho avec sa bougie. Il déclarera plus tard « il ne m’a jamais autant servi ! ». Il faut dire qu’il faisait très humide et on se refroidissait très vite sans bouger. Pour ma part, je suis contente d’entendre le « libre » de Dimitri, puisque je savais que la remontée allait me réchauffer. Arrivée au fractio plein vide, je me longe, et j’attends le signal de Dimitri. Qui n’arrive pas... Qu’est-ce-qu’il se passe ? Il rencontre apparemment des difficultés à passer la tête de puits. Carole l’aide, pendant je suis pendue plein vide et qu’Arthur se les gèle en bas. Finalement, Dimitri arrive à s’en sortir, nous reprenons la progression. Nous atteignons la surface à 17h30, juste à temps pour raccompagner Dimitri à la gare prendre son train. Retour à l’appart-hôtel, nous nettoyons la quincaillerie dans des seaux, après avoir constaté (avec désespoir) que la réserve de bières était vide, et nous nous couchons sans tarder.

Le lendemain, nous nous retrouvons cul-nu (ou presque) dans le lac Kir de Dijon, sous les yeux hébétés d’un troupeau de collégiens, pour nettoyer les cordes et autre matos perso. Puis nous prenons la route vers 13h pour retourner à Paris. Cette fois-ci l’horaire du couvre-feu sera tenu !

Romane



Participants

Carole G. , Clément N. , Romane N. , Arthur P.

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