La grotte de Neuvon ou Le puit, l’ours et l’enclume de pierre

Date
Du 17 octobre 2020 au 18 octobre 2020

Durée
10h

Type de sortie
Classique
Département
Côte d'or (21)

Massif
Bassin parisien

Commune
Plombières-lès-Dijon

Photos







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Descriptif / Compte-rendu
La grotte de Neuvon ou le puit, l’ours et l’enclume de pierre

La visite de la grotte du Neuvon par la voie historique et le rappel guidé fut l’initiative de Jef. L’objectif était une descente tranquille pour aller admirer les griffades d’ours et l’enclume dans la salle éponyme.

Jef, Cat, Benoît et Hervé partent le vendredi dans l’après-midi, et arrivent tous ensemble dans le gîte de Francheville dans la soirée, ils décident de dîner au restaurant attenant.
Pendant ce temps, Kévin et Romane prennent la route, et arrivent au gîte dans la nuit. Tout le monde est déjà dans les bras de Morphée, il faut se reposer pour la journée de demain.

Le lendemain, départ pour le Neuvon après une rapide préparation du matériel (Jef ayant déjà bien anticipé, et préparé le matériel, et Cat nous ayant concocté de luxueux pique-niques à chacun).
Une marche d’approche d’environ 1,4 km est prévue. Nous nous garons donc à l’entrée du chemin privé, et nous nous équipons aux voitures. Les spéléos locaux, avec qui la sortie était prévue, nous ont déjà devancés. Nous arrivons à l’entrée du trou à 10 h 30. C’est tout confort et aménagé par les spéléos : le trou se trouve protégé par un abri en tôle, il y a des tables et des chaises, et même un poêle !

La descente fut plutôt aisée jusqu’à la salle Thomaths, où nous retrouvons les dijonnais en train de réfléchir à l’installation d’un pont de singe pour court-circuiter le rappel guidé de la voie du CDS. Ils n’iront pas plus loin aujourd’hui. Mais nous, nous continuons ! Et la suite fut probablement la partie la plus éprouvante pour tout le monde... La voie historique avec un rappel guidé qui fut une première pour Kévin, Romane, Hervé et Cah et dont la difficulté se trouve principalement à la mise en place au départ (plan incliné argileux et glissant, suivi d’une vire aérienne). C’est Jef qui passe en premier pour équiper. Nous décidons d’aborder ce passage tranquillement, chacun à son rythme, et nous arrivons à la base des puits vers midi.

La première étape de notre progression horizontale fut la salle de la Pérouse. Sur le chemin, nous nous arrêtons pour admirer les griffades d’ours des cavernes. C’est toujours intéressant de faire de telles observations en spéléo ! Les traces sont plutôt bien conservées, et des recherches archéologiques ont déjà été menées, en attestent les restes d’un chantier de fouilles dans un des recoins de la salle. La salle de la Pérouse est remplie de très belles concrétions, colonnes de calcite et fistuleuses, dont la longueur et la finesse rendent compte de l’extrême fragilité. Cette salle inspire les photographes (plus ou moins équipés, plus ou moins expérimentés) pour une séance photo souterraine, les autres jouant le rôle de modèles et d’éclairage.

Mais l’heure tourne, et les estomacs criant famine, nous décidons de pique-niquer sur place. Cat nous avait préparé à chacun un petit sachet ne contenant que des bonnes choses : pain, charcuterie, fromage, compotes et chocolat.

Après ce bon repas, nous commençons l’exploration de la galerie de l’enclume vers 14 h 30. La progression horizontale est ponctuée de vires, de petits ressauts et d’un gour équipés en fixe, juste avant l’As de pique. En empruntant cette partie de la galerie, de par sa forme élargie et pointue en hauteur, nous comprenons d’où elle tire son nom. Mais la progression continue, et après avoir enlevé le haut de la combinaison et marché un bon moment, nous arrivons enfin à la fameuse Enclume, un bloc immense détaché du toit et retourné. Nous nous arrêtons à nouveau pour une brève séance photo et un petit goûter. Mais il est déjà 17h ! Nous décidons d’arrêter ici la progression pour aujourd’hui et de faire demi-tour car il est temps de rentrer.

Le retour fut un peu éprouvant pour certains, avec la fatigue et la chaleur accumulée pendant l’aller. Nous y allons tranquillement et arrivons à la base des puits à 19 h 30. Le passage du rappel guidé fut plus difficile encore qu’à l’aller, et nous sommes tous fatigués. Mais finalement, après avoir passé plus de 12 h sous terre, nous revenons enfin à la surface, sur les coups de 22 h 30.

Autant dire que les pâtes bolognaises de Cat au retour au gîte furent très appréciées, et englouties sans aucune autre forme de procès. On avait faim ! Vu notre TPST record, et étant donné le couvre-feu en région parisienne, nous décidons de ne pas faire la sortie dominicale traditionnelle, mais de consacrer la matinée de demain au nettoyage et au rangement du matériel. Après une grasse matinée bien méritée et un généreux petit-déjeuner, tous à la rivière à Val Suzon pour frotter et laver le matériel. Après le matériel, c’est au tour du gîte. Puis nous repartons à Paris pour pouvoir être rentrés avant le couvre-feu de 21 h.

Romane

*****

Préparations :

Vendredi, 18h30, nous fûmes... 1 à partir à bord d’un canasson facétieux en direction d’un week-end d’aventure et d’exploration en Côte-d’Or. Malgré une inquiétude tenace quant à la loyauté et la fiabilité de ladite monture, ce ne fut pas le premier problème auquel il fallut faire face. A croire que la capitale de notre contrée se vidait complètement de son fluide, il nous fallut bien 2 h pour se frayer un chemin jusqu’au poumon d’air pur qu’est la forêt de Fontainebleau.

Fort heureusement, nous trouvâmes, non loin de là, notre première compagnonne d’aventure : Romane. De fait, le reste de notre périple en direction de Francheville, notre première étape, s’annonçait tout de suite moins monotone et heureusement car il nous restait pas moins de 3 longues heures de routes, collation bien évidemment comprise. Sacrilège serait-ce de se passer de cette étape.

Était-ce samedi, ou bien encore vendredi, nul ne saurait le dire tant cela c’est joué de peu lorsque nous finîmes par nous trouver face à l’église de Francheville. Notre gîte, d’après les informations détaillées à notre disposition, devait être le presbytère à coté, accessible par une petite porte blanche sur le flanc du bâtiment. Nous entrâmes dans le dit lieu, grimpâmes les escaliers, chargés comme des mulets, d’autres escaliers encore pour nous trouver face à des sanitaires, puis une petite chambre et enfin le dortoir théoriquement déjà en partie occupé. Nous entrâmes.

Quelles drôles facéties auraient pu aisément être jouées durant la nuit aux occupants de ce lieu? A ceux qui, le lendemain matin, se demandèrent innocemment si nous étions arrivés, alors qu’à deux pas, se prélassèrent les nocturnes voyageurs.

7 h 30, il fut temps de se lever, la journée s’annonçait longue et l’appel de l’estomac ne peut être contredit. Direction la cuisine pour retrouver Jef et Catherine et faire la connaissance d’Hervé et Benoît. Notre compagnie fut enfin complète. Après une prise de forces nécessaire au vu de ce qui nous attendit, nous chargeâmes les véhicules et prîmes la route en direction de la cavité.

Nous trouvâmes facilement le petit parking au bord d’un petit chemin goudronné escarpé. Cela fera toujours ça de moins à grimper, il fut temps de s’équiper. Après avoir grossi chacun de plusieurs kilos de quincaillerie et d’un kit, nous fîmes route, clopin-clopant, dans un cliquetis métallique digne de chevaliers en armure sur 900 m jusqu’à la ferme et encore quelques centaines de mètres jusqu’à l’entrée, espérant que notre accoutrement coloré et notre présente discrétion nous éviteraient une rencontre fortuite avec des chasseurs.

La descente :

Nous fumes... toujours 6... au moment d’entrer dans le puits servant d’entrée au Neuvon, aucune perte sur le chemin, c’est bon signe. Première étape de notre épopée : descendre l’ensemble des puits.
Pour ce faire, peut-être le plus important, avant tout voyage au centre de la terre, prendre une photo de groupe ! Nous étions encore tous beaux et rutilants, ça nous permettrait d’avoir l’heure d’entrée dans la cavité, 10 h 30 en l’occurrence, et vérifier en sortant que l’on n’a pas échangé l’un des membres avec une quelconque créature du monde souterrain, sait-on jamais. Photo en boîte, Jef pris la tête pour équiper ce qui avait besoin de l’être au cours de la descente. Catherine descendit dans le trou à sa suite, puis ce fut au tour de Benoît. Vinrent ensuite Romane, Kévin, votre humble narrateur et Hervé venant fermer la marche.

A partir de là, je n’eus plus qu’un visuel sur Romane et sur Hervé, vive le téléphone arabe. On descendit quelques petits puits étroits jusqu’à arriver à un petit couloir en forte pente appelé le toboggan, fruit, ainsi que le reste, d’un long travail de désobstruction de plusieurs années qui ne s’eut arrêté que bien plus bas.
A peine Romane commença à descendre le petit puits faisant suite au toboggan que l’on nous annonce une légion de dijonnais souhaitant percer jusqu’à la sortie. Sans se démonter, étant déjà sur la corde, elle descendit tandis que ceux qui fermaient le convoi durent patienter... Après de longues minutes, nous allions enfin devoir faire front dans ce large boyau pentu… Face à nous, un groupe de … 1. Ne fussent-ils pas censés être plus nombreux ? Bah, qu’à cela ne tienne, on nous fit notifier que la voie était libre pour descendre, alors après quelques mots échangés, nous descendîmes rejoindre nos compagnons. Le petit puits sur lequel on a perdu de vu Romane, qui donne sur une (toute) petite salle de quelques mètres à peine, avec un trou en son centre donnant sur le regard de Benj. Un P22 qui, en partant du haut, donne sur 2 trous en forme de masque de Zorro calcaire, puis sur un puits large dont la façade du mur qui nous fait face est couvert d’une cristallisation d’un blanc et d’un brillant magnifique. Voilà qui va nous occuper pendant la remontée.
L’arrivée au pied du puits est signalée par des personnes espérant ne pas se prendre de pieds ou de fessier sur la tête. Voilà donc le restant des dijonnais, en train de prendre des mesures pour réaménager le rappel guidé préalablement installé par leur soin qui arrive directement tout en bas, rejoins par des parisiens qui avaient prévu de prendre la voie historique pour descendre (nous pour ceux qui n’auraient pas suivi), le tout agglutiné sur une marche d’argile telle une grappe de moules sur son rocher.

Les 2 groupes se délitèrent peu à peu, les uns par le haut vers la sortie, les autres via une courte vire pour atteindre une corde de 4-5 mètres peut-être donnant accès à un court rappel guidé.
Ce fut enfin mon tour d’y aller, je m’engageai sur la vire, lorsqu’une des bretelles de mon kit cassa sans crier gare. J’avais bien besoin de cela… qu’à cela ne tienne, je me servis de la cordelette et de son mousqueton comme seconde bretelle, accroché à mon baudard. Loin d’être pratique ou agréable, mais cela fit le job. Je pus reprendre mon chemin, la vire, le petit ressaut vers une autre petite vire plein vide, avec des barres de fer sortant de la paroi pour aider à contourner un bloc et se retrouver face au rappel. Longe dans le nœud, Descendeur sur la corde principale, il fallut encore descendre d’une vingtaine de centimètre pour pouvoir mettre le guide sur un doublon corde dyneema relativement tendu et c’est parti pour la descente. Parlant de descente, on parcourt peut-être plus de distance à l’horizontale qu’à la verticale, en tirant régulièrement sur le guide qui ne veut pas forcément suivre et nous empêche d’avancer. Pied enfin à terre, le rappel guidé tant redouté sur le papier ne fut guère plus compliqué qu’une simple descente sur corde. S’ensuit alors un tour de la salle Thomaths le long de la paroi, toujours couverte d’argile glissant jusqu’à un dernier ressaut pour dépasser les -150m sous terre. Nous voilà enfin tous en bas, dans la salle de la cathédrale, au pied d’un éboulis, à côté d’un camp 3* monté.

La visite :

La visite débuta par les griffades d’ours puis la salle de la Pérouse et ses concrétions, notamment de belles fistuleuses. Ce sera d’ailleurs l’occasion d’une séance photo en milieu cavernicole. L’heure du repas approchant, nous retournâmes aux griffades d’ours pour une nouvelle séance photo des griffades avec divers essais de luminosité avant d’entamer les tartines de pains avec une composition variés de charcuterie, sans oublier la compote et le chocolat.
La suite de la visite se fera dans le sens opposé, dans une grande galerie, alternant passages dégagés, zones d’éboulis et quelques vires équipées en fixes qui n’eurent pas perdu avec 1-2 m de main courante en sus vis à vis de l’exposition pour s’y longer. La dernière vire passée, nous en profitâmes pour faire tomber le haut de la combi, et une partie de la quincaillerie. Seule les longes nous seraient utile à partir de là.

On repart alors pour la prochaine étape, la salle de l’oasis. On aura eu beau chercher, nul n’aura pu trouver la moindre trace de palmier, de soleil ou même de sable. La salle de l’oasis se trouve être une intersection entre la rivière amont de l’oasis, la galerie par laquelle nous fumes arrivés qui se trouve être l’aval, ainsi qu’une troisième voie dans laquelle nous nous engageâmes : La galerie de l’As de pique. Nul besoin de dessin ou de cartes, quand on y est, la galerie, longue d’une cinquantaine de mètre peut-être, est immédiatement reconnaissable à tout joueur de carte tant sa forme rappelle celle d’un pique. Aisée à parcourir, la galerie est censée déboucher selon les dires, sur l’enclume, un autre emblème de cette cavité. Cependant ce n’est pas l’enclume qui nous attendit après l’as de pique mais le début d’une zone protégée, non pas pour ces concrétions, mais pour ces talus d’argiles pas moins impressionnant. Une épingle et quelques centaines de mètres plus tard (et 2 vires, d’où l’utilité des longes), toujours aucun signe de l’enclume, l’eussions nous passé sans la voir ? Son propriétaire fut-il revenu la chercher malgré sa taille ? Nous commençâmes à nous poser la question. Malgré tout, nous continuâmes. Une autre épingle, un plafond bas à passer à quatre pattes et nous voilà enfin devant ledit rocher. Nous en fîmes le tour et nous posâmes en attendant les retardataires, Hervé et Jef. De longues minutes s’écoulèrent avant qu’ils n’arrivassent et nous informèrent qu’Hervé avait dû faire une pause, faute à des crampes. Il fut temps de prendre un peu de repos, l’occasion aussi d’une nouvelle et ultime séance photo de l’enclume, à grand renfort de lumière. Bien que la salle de l’avalanche ne fut pas bien loin, l’horloge ne s’eut pas fait attendre et décision fut prise de rebrousser chemin, tranquillement mais sûrement, clopin-clopant.

La remontée :

De retour au camp en bas des puits, nous prîmes le temps de nous sustenter et de nous reposer un peu. Il me fut annoncé que j’ouvrirais la marche, suivi par Hervé, encadré par Romane, viendra ensuite Catherine, puis Jef et Benoît en fin de cortège pour effacer les traces de notre passage au cours de la remontée, déséquipant nos cordes. Cependant, profitant d’une absence temporaire de votre narrateur, il fut décidé, à l’insu de mon plein gré bien évidemment, que je remonterais avec le sac le plus lourd. Les fourbes ! Une dernière gorgée d’eau, qui commence à se faire rare d’ailleurs, il fut temps de remonter.
Premier ressaut, tout va bien, la vire, pas de problème, le rappel guidé… J’installe mon croll, ma poignée, mon guide… Il va falloir remonter une corde qui s’avère être relativement très horizontale, sur au moins les 2 premiers tiers… est-ce vraiment bien logique tout ça…? On va longer la poignée, il n’y a pas trop le choix, et on verra bien comment on fera quand on y sera. Tel un linge qu’on aurait étendu sur une corde, je me retrouvai suspendu, la longe fut écartée puis me tirant dessus et tirant simultanément la corde en sortie de croll, j’avançai un peu, un coup sur le guide pour qu’il suive le mouvement et on recommença encore et encore jusqu’à ce qu’enfin je puisse dégainer mon pantin et commencer une montée plus classique. Arrivant au sommet de ce pas rappel ayant oublié la notion de verticalité, j’eus la présence d’esprit d’enlever le guide avant qu’il ne devienne trop court, je remontai encore un peu puis je me longeai dans les 2 oreilles… J’ai dit, je me longeai ! Non ! LONGEAI !!! Punaise, mais tu vas te longer oui !! Saleté de longe qui ne voulait pas entrer dans les oreilles serrées sous la tension… Avec les genouillères dues aux Cavottes, ma prochaine commande contiendra au moins un mousqueton de confort en plus je pense… En pestant et forçant un peu, ça finit par rentrer, je redoutais déjà le moment où il faudrait que je me dé-longer de là, on verrait ce point-là plus tard, déjà se dé-croller, se démerder, sortir du rappel guidé. La descente m’avait déjà mis le doute quant aux barreaux de fer, mais là, j’en suis convaincu, ils sont conçus pour de vrais nains, ces créatures cavernicoles dépassant rarement le mètre et 3 bouts de chandelles, difficile de prendre de réels appuis dessus et fallut encore que je me dé-longe. Rah ! Dans un équilibre relativement précaire et donc, instinctivement, en mettant bêtement tout dans les bras, je bataillai avec la longe, mais finalement, moins que pour la mettre. Soulagement ! La corde du rappel fut libérée, et, complètement éreinté, je pus donner le « libre » à Hervé.
Il me faudra bien 5 bonnes minutes à souffler comme un bœuf, à cheval sur un rocher, au-dessus du vide pour m’en remettre. Heureusement, j’eus pris assez d’avance sur Hervé pour être nouveau prêt à continuer quand il arriva. Je lui conseillai de mettre le mousqueton de confort qui m’eus tant manqué et repris la remontée avec le petit ressaut surplombant la vire quasi plein vide sur laquelle je me tenais alors, puis entamai la remontée du P22, admirant comme prévu le mur d’en face pour faire passer le temps et les mètres jusqu’au fractionnement, puis jusqu’à la petite salle au-dessus du regard de Benj. Hervé prenant son temps dans la remontée pour éviter de nouvelles crampes, j’eus à loisir tout le temps d’évaluer l’acoustique de cette pièce qui s’avérera disposer d’un des échos les plus résonnant que j’eus entendu jusque-là. Me voilà donc à pousser la chansonnette en attendant. Fort heureusement et étonnamment, il faut l’avouer au vu du chanteur, aucun éboulement n’eut lieu. Hervé arrivant, je pus reprendre le chemin, droit jusqu’à la sortie.

Enfin la lumière du jour, enfin si je puis dire. Ce fut plus la réverbération de la lune qui nous éclaira, l’un après l’autre, au fur à mesure que les nains sortirent de leur caverne. 2... 3... 4... 5… Et Benoît le 6ème qui, ayant fini le dés-équipement, sorti à son tour et l’équipe fut au complet. Fort fourbue mais au complet. 22 h 30 affichait la montre, comparé à la photo d’entrée, le temps passé sous terre fut mesuré à 12h. Petite randonnée d’1,5 km, moins clinquant mais toujours aussi cliquetant, une quinzaine de minutes de route et nous voilà enfin retour au gîte pour une douche plus au moins chaude en fonction de l’optimisme de chacun, suivie d’une bolognaise pour un régiment, qui sera bien vite engloutie au vu de sa saveur. Et direction le lit pour un repos bien mérité.

Dimanche :

Au vu de la situation sanitaire, à fortiori du couvre-feu à 21h, ainsi que du TPST de la veille, au lieu d’un départ pour Rochotte, ce fut par une grasse matinée que la journée commença. Un petit déjeuner et direction Val Suzon pour le nettoyage du matériel dans le lit de la rivière, ce qui sera rapidement réalisé. Retour au gîte pour manger (oui, encore...) et un nettoyage en règle du gîte qui finira vers 14h30. Il est temps de se mettre en route sur le chemin du retour, avec une heure d’avance sur l’heure prévue (avec une bonne heure de marge sur les prévisions routières) et fort heureusement. Après le dépôt de Romane, me voilà reparti directement dans les bouchons dès Fontainebleau pour plus de 3h et une arrivée qui se fera juste à temps, vers 20 h 30.

Kévin

***

L’idée initiale était d’emmener Catherine au Neuvon, dont je lui avais beaucoup parlé via ma participation épisodique aux explorations récentes depuis 2012. Nous devions y aller mi-mai avec Hervé mais ce dut être reporté cause dé confinement limité. On prévoit donc à l’automne et 2 autres membres, Romane et Kévin, se joignent à nous. Problème, il faudrait un cadre de plus pour fermer la marche, alors que j’équiperai. Solution, c’est mon fils Benoît, qui fait de la spéléo depuis sa prime enfance, que l’on recrute. Donc on se retrouve à 6, taille raisonnable pour se balader sans trop trainer. Du moins je le pensais.
Une première voiture avec Catherine, Hervé, Benoît et moi part vendredi en début d’après-midi, pleine à ras bord de matériel, collectif, perso et de bouffe. La seconde avec Romane et Kévin décolle en soirée. Les premiers s’installent et dinent au restaurant du gite de Francheville. Les seconds arrivent vers minuit.
Retrouvailles le samedi matin, petit déjeuner, préparatifs et départ vers la ferme de la Pérouse. Pour respecter les consignes du CDS21, on se gare au virage indiqué et on entame la marche de 1400 m vers l’entrée. Nombreux véhicules à la cabane de chasse. Début de la descente à 10 h 30. En bas du P22, à la salle Thomats ( 61), nous trouvons 4 spéléos du 21, que je connais bien, qui nous ont gentiment équipé les premiers puits, comme convenu. Ils étudient le remplacement du câble du rappel guidé, détérioré et remplacé par une corde. Un pont de singe semble être la solution retenue. Bon, ils nous laissent passer et nous affrontons la voie historique via la vire aérienne et le rappel guidé. Tout le monde passe sans trop de difficultés. Comme il est 11 h 20 quand on est en bas (-96,5 m), on emmène la bouffe vers la salle de la Pérouse où Romane et Catherine font qq photos en light painting. Repas et retour vers la base des puits (il est 14 h 15), puis la galerie de l’enclume. Progression tranquille sans problèmes. Mais, à un passage bas, Hervé a soudain des crampes et doit ralentir. On arrête à l’enclume (1505 m de la base des puits) pour faire des photos et gouter. Il est 17 h, on a atteint notre objectif prévu et on décide de rentrer. On avance bien lentement et on est à 19 h 30 à la base des puits. Repas léger, nous sommes un peu à court de vivres et d’eau car on n’avait pas prévu une si longue balade mais il nous reste qq barres et un peu d’eau. Hervé remonte derrière Kévin, lentement car gêné par ses crampes. Benoit déséquipe la totalité des cordes. Le rappel guidé se passe bien, car j’ai donné à chacun une dyneema qui fait office de troisième longe, ainsi que la vire aérienne. Sortie à 22 h 30, TPST 12 h. Le double de ce que met une équipe entrainée.
Catherine nous a préparé de super spaghettis bolognaises auxquels nous faisons honneur. Coucher et levé tard. Comme on doit être rentré avant 21 h, et qu’on est bien fatigué par notre sortie de la veille, on renonce au gouffre de la Rochotte et on va laver le matériel à Val-Suzon. Repas au gite, rangement et retour sur Paris à 19 h 30, avant l’heure fatidique.
Bilan : Objectif atteint, à la vitesse de l’escargot de Bourgogne. On reviendra quand on pourra, pour tenter d’aller à la salle du Putsch ou plus loin. Et faire aussi la traversée Rochotte Combe aux Prêtres. Mais quand ?

Jef




Participants

Catherine B. , Jean-Francois B. , Kévin G. , Hervé L. , Romane N.

Commentaires

Commentaire posté par François L. le 12/11/2020
Merci pour ce CR, ça fait du bien de penser sorties spéléo en plein confinement !
Vivement la reprise, un jour !